Confidence Iné

28 juillet 2023

Au matin, après un belle nuit bercée par le clapotis de l'eau contre le rebord à oursins, contre la coque du bateau du voisin sur lequel se perchent les hérons, contre les recoins de mon cerveau remplis d'eau comme un militaire crétin, ... bref, une belle nuit.

Le garage à bateau-terrasse-bar-siesta avec évier pour vider les poissons frais que je n'ai pas pêchés, sauf dans mes rêves à la Dali, se fait inonder de la magnifique lumière du matin. C'est beau, et je restais là de longues minutes à l'apprécier pour elle-même...

Comment voulez-vous partir d'un tel lieu, à cent mille lieues de mon quotidien attroce dans ma cité bordelaise remplie d'abrutis que j'entends beugler en rédigeant ces mots.

Alors, je prends une grande bouffée d'oxygène pur marin ensoleillé. Je l'le stocke, l'emmagasine au plus profond de moi. Je le ressors là, un an après par ces messages et rien que ça, c'est bon. Je me dis que : j'y étais. J'ai vécu ce bonheur pur.

Et nous sommes allés prendre un petit-déjeuner dans le lieu qui sert de bar-brasserie-restaurant-vente d'omiyage du port.

Seul nous, petite famille du matin calme, heureux d'être là. Nous souriants les uns les autres, appréciant la vue offerte depuis une bonne table au premier étage, riant de blagounettes stupides comme j'ai ai le secret et des wagons en magasin pour amuser ma fille.

A la fin de notre simple mais très appréciable repas, le tenancier de la maison, dit à ma femme qu'il n'avait pas vu cela depuis longtemps !! ? Quoi donc mon bon ami ?
Des gens qui regardent la vue, qui parlent entre eux et rient. Parce que depuis des années, il ne voit plus que des gens plongés dans leur téléphone portable, qui n'échangent plus directement, mais avec le reste virtuel du monde. Il disait que les gens viennent ici pour la beauté des lieux mais ne la regardent pas. Ils la voient au travers d'un écran, c'est dramatique.

Nous entendre rire ensemble à été pour lui un merveilleux cadeau ce matin.

C'est bon de se sentir du bon côté de la barrière. Et tragique de voir à quel point les gens sont devenus des putains de zombies décérébrés.

Alors, si vous lisez ces mots, s'il vous plaît, ne glissez pas du côté obscur de la force numérique, sachez apprécier les plaisirs simples de la vie, vous les créer le plus possible, en être conscient c'est déjà une bonne chose.

Ne savourez pas la vie qu'au travers d'un écran qui rend crétin.

Puis juste avant de partir du petit paradis d'un jour, le propriétaire de notre logis adoré est venu nous chercher. Il nous a emmené sur son petit véhicule électrique pour nous porter vers le ciel, sur un promontoire d'où la vue nous a-t-il dit est la plus belle de la région.

Une fin parfaite.