Réveil blanc

Dernier jour de mon périple à Hokkaidô.
Je me réveille à Kawayu-onsen. Bien au chaud dans mon futon.
Pas la peine de se presser, il n'y a pas de trains à shooter dans les parages.

Ce soir je dormirai dans un hôtel à Nippori, en plein coeur de Tôkyô. Ça va changer du tout au tout niveau ambiance.
Le matin, pas un chat, pas un train, la nature, tout est recouvert d'un givre blanc.
Ce soir, l'agitation de la plus grande ville du monde, des centaines de trains qui passent juste à côté, on ne peut pas faire plus dingue comme spot!
Et j'aime autant l'un que l'autre, j'en profite autant.

Ce matin c'est donc gelée blanche, le givre recouvre les arbres, il fait donc au moins (enfin au plus!) -15°.
Lorsque j'ouvre les rideaux de ma chambre, c'est magnifique.

Je ne suis pas pressé, quoique ...
Je dois prendre mon petit-déjeuner dès 7 heures car en suivant on m'emmène à la gare de Kawayu-onsen (10 minutes de voiture), je dois y prendre un train pour Abashiri, le premier du jour sur la Senmô line. Ce n'est pas (encore) la Yamanote, c'est sûr! Le lendemain matin je prendrai un train vert de la Yamanote à Nippori à 5h25, et ce n'est pas le premier du jour!

Depuis la voiture, j'ouvre des yeux énormes sur le paysage tout blanchi. Formidable. Est-ce que je peux le rendre à la hauteur de ce que j'ai vu durant ces quelques minutes de trajet?
Non.

Mon train arrivera à 7h45 à Kawayu-onsen eki.
D'ici là, j'ai une vingtaine de minutes à attendre.
Tant mieux, j'ai envie de courir partout pour faire des images, c'est trop beau. Il faut que je m'en mette plein les yeux (et les objectifs numériques) car je ne reverrai pas cela de sitôt.
Mais ce voyage à Hokkaidô va se terminer en apothéose avec un tour 'sur' la mer de glace d'Okhotsk dans quelques heures.

Déjà la gare et ses quais sufisent à mon bonheur ébahi.

Les quais? quels quais?
Ceux d'en face sont à peine visible car la neige recouvre tout.
C'est rare de pouvoir voir ces panneaux de quai presque ensevelis sous la neige. Celui de mon côté est à la limite de pouvoir le lire ...

Il y a un bois tout proche, la cîme des arbres est givrée. Et c'est comme cela partout autour.
En fait, 'mist' la brume est encore là. C'est son action qui blanchit les arbres de cette façon. J'assiste donc en direct au processus.
Lorsque cette brume va disparaître, le soleil va magnifier tout cela pour quelques instants avant de tout faire fondre.

Je suis vraiment comme un chien fou qui veut tout voir, tout prendre mais qui sait qu'il a un temps limité et ça le speede encore plus!

N'est-ce pas superbe ces voies qui partent en courbe dans ce décor blanc?
Mon train arrivera en sens inverse, et c'est bien dommage car sinon je tenais un plan incroyable.
Les plans incroyables je les tiens avec les arbres givrés aux alentours ...

Ça me frustre car je n'arrive pas à rendre mieux cette merveille. Il faudrait être plus près, mais c'est en haut des arbres et je n'ai pas appris à voler! Vraiment mes parents ne m'ont rien appris.
Et je n'ai pas de zoom surpuissant. Alors on se contentera de ça.

Je peux rentrer dans la gare, mais juste dans la salle d'attente.
Il y a un café attenant, mais fermé à cette heure. Je fais un plan par une vitre sur un détail de la porte d'entrée qui rappelle des trains de luxe occidentaux?! Je ne sais pas ce que ça fait ici mais cela montre l'amour des japonais pour le monde ferroviaire, où que l'on soit à travers ce pays ...

A suivre, l'arrivée de mon train et mon voyage jusqu'à la mer de glace.