10. Sympathique Kintetsu Ôsaka line
J'ai pris mon train express à Iseshi à 6h32.
De nuit, j'ai sommeillé un peu au début puis peu à peu le noir laissa la place à un bleu s'éclaircissant.
Entre Iseshi et Ise-Nakagawa rien de spécial à voir.
Nous passons à Matsusaka. L'aube pointe.
A Ise-Nakagawa j'ai ouvert l'oeil et le bon car, déjà notre train s'y est arrêté un bon moment, et que cette gare est une grande gare de connexion de 3 lignes importantes: Les Yamada , Nagoya et Ôsaka lines.
Assez étrange, située en pleine campagne perdue, une gare aux multiples quais apparaît tout à coup. Il n'y a rien, ou si peu aux alentours. C'est juste un noeud ferroviaire.
Après Ise-Nakagawa, le train prend l'embranchement pour prendre la Ôsaka line.
Tout commence dans un No Man's Land parfait!
De la campagne, des montagnes et des tunnels.
Un paysage assez joli pour qui aime les endroits paumés, les ambiance vagues de matins calmes (Non pas la Corée!), et les longs trajets entre chaque gare disséminées épisodiquement le long du début de cette ligne ...
Souvent le train s'arrêt dans des gares où rien ne bouge.
Personne qui ne descende, ni ne monte.
Les portent s'ouvrent, un coup de sifflet immédiat et se referment. 10 secondes à peine et nous voilà reparti.
Même pas le temps de savoir où nous sommes, de réfléchir à un plan.
Je suis perdu. Je me laisse emmener par l'express du matin à destination d'Ôsaka.
Il n'est pas très rempli.
Et les couleurs du début du jour qui se font de plus en plus belles ...
Nous laissons derrière nous la province de Mie pour rentrer dans celle de Nara.
A partir d'Uda, les gares se font plus fréquentes et plus fréquentées.
Parfois même toute une troupe de travailleurs attend le train de pied ferme, et comme dans les plus belles heures de rush des grandes villes, les corps se pressent, se bousculent pour jaillir sur les quelques places vacantes, la rame se remplie.
La place à côté du gaijin sera la dernière à être prise. Et s'il vous plaît par une jolie jeune fille.
Puisque l'activité reprend, je suis cramponné à mon APN et saute sur tout ce qui arrive ne face. Je suis bien entendu placé tout au devant à droite avec la vue sur le poste de conduite et le trajet.
La jeune fille rit tout à coup de me voir bondir sur ce train que l'on croise.
C'est comme cela que va commencer notre conversation, sur ce rire qui m'interloque. De fil en aiguilles (ferroviaires!) j'apprends qu'elle est étudiante à Kyôto, elle était d'ailleurs en train d'écrire sur des feuilles remplies de statistiques d'évolution de la population enfantine japonaise. Ne comprenant pas tout à ses explications sur ses activités scolaires, je la branche sur la photo et lui en montre sur mon Ipod touch.
Après avoir regardé une petite sélection de mon cru, elle me sors son compact pour me montrer elle aussi ses photos de vacances à Okinawa, Hakone, Hiroshima et j'en oublie ... 2 ans de photos toujours sur la carte du compact!! Environ 200 images. Je lui dis que c'est mon rythme journalier actuel. elle s'exclame d'un grand '- Eeeeeeeh Sugoiiiii!' qui réveille nos voisins!
Il y aura une autre exclamation lorsque je lui dirais que le soir je serai à Kyôto après avoir fait une boucle par Kôya-san. Et que chaque jour le programme m'amène de plus en plus loin!
Et c'est comme cela que nous arriverons à Yamato-Yagi, notre gare de descente, à elle comme à moi.
Elle file vite dans le flot de voyageurs, je la perds du regard. Je file vers l'arrière du train pour en faire un plan lorsqu'une main m'agrippe le bras. L'étudiante me signifie que ce n'est pas le bon chemin pour rejoindre la ligne que je dois prendre pour relier Kôya.
Qu'elle est gentille! Une vraie japonaise, prête à rendre service, à aider!
Merci mais je suis un 'densha otaku' et mon travail consiste aussi à prendre des trains en photo.
Nous allons en rire tous les deux en nous quittant.
Une bien sympathique rencontre sur la Kintetsu Ôsaka line.