Keyakidaira-Jobu, c'est la gare supérieure de l'ascenseur. Celle où le Kurobe Senyō Tetsudō prend la relève sur 6 kilomètres en tunnel jusqu'à la station électrique de Kurobegawa No.4. C'est la Kansai Electric Power Company qui exploite la ligne, en collaboration avec Kurotetsu. Il n'y a pas de trafic voyageurs, la ligne sert exclusivement au transport des ouvriers et du matériel. Toutefois, des visites sont organisées sporadiquement, ici aussi avec tirage au sort parmi les très nombreux intéressés. Ici encore, aucune visite n'a lieu en cette période de Covid.
Des tracteurs à accumulateurs légers - eh oui, ils doivent pouvoir prendre l'ascenseur! - mènent les convois dans les tunnels, où il peut faire très chaud (photo tirée du panneau explicatif à la gare de Keyakidaira). Il y a plusieurs convois par jour, toute l'année. Contrairement à la ligne principale du Kurotetsu, fermée de décembre à avril, le Senyo Tetsudo est ouvert toute l'année pour garantir l'accès à Keyakidaira, où les installations extérieures sont souvent recouvertes de plusieurs mètres de neige.
A partir de Kurobegawa (869 mètres), c'est un funiculaire souterrain qui rachète la dénivellation avec Incline-Jōbu (1325 mètres). Et de là, il reste à parcourir 10 kilomètres en bus, entièrement en tunnel, pour rejoindre Kurobe Dam, le coeur de toute l'activité hydroélectrique de la région. Depuis le barrage de Kurobe, on peut rejoindre Tateyama/Toyama par le parcours que nous avons fait il y a quelques jours (voir les posts précédents) ou, via le tunnel sous la Kanden ouvert toute l'année, Shinano Omachi/Nagano.
La liaison Keyakidaira-Jōbu à Kurobe Dam étant très peu documentée, je mets une vidéo japonaise que j'ai trouvée sur Youtube. Un chanceux qui a eu le privilège d'être tiré au sort a fait le voyage au départ de Kurobe Dam.
Il existe un projet d'ouvrir cette liaison au public d'ici 5 ans environ, mais pour un nombre très limité de personnes. Malgré tout, cette perspective permettrait de faire la "boucle" Toyama-Tateyama-Kurobe Dam-Keyakidaira-Unazuki-Toyama, ce qui constituerait un programme de découverte des plus passionnants, au coeur d'une chaîne de transport aussi diversifiée et étonnante qu'unique dans notre monde "normalisé".
Et comme nous sommes à mi-novembre, la période de l'année où le Kurotetsu revêt ses plus beaux paysages, il serait dommage de ne pas "redescendre" direction Toyama sans passer par les "momiji" de 2015...