A La rencontre d'Hamamatsu

12 juin 2017

Me voilà à Hamamatsu !

J'y viens donc pour assister à un matsuri.

Je descends de mon train, j'essaye d'aller à la pêche aux renseignements pour savoir comment faire pour rejoindre le point névralgique de la mi-journée. Le soir il y aura une grande parade dans les rues de la ville, à côté de la gare, ce sera facile.
Mais maintenant je dois aller vers la côte où sur un grand espace près d'une plage il y a une sorte de 'compétition' de cerf-volants.
On m'indique le lieu d'où partent les bus. J'y vais. J'y arrive et une longue file indique que je ne suis pas tout seul à y aller, tant mieux au moins je sais que je suis sur la bonne voie. 20 minutes d'attente et arrive le moment d'entrer dans un bus. On me demande mon ticket ?!?
...
Catastrophe, j'ai omis ce détail crucial.
Pas de ticket, pas de bus, pas de matsuri. Les cerfs s'envolent sans moi !!
Je suis refoulé vers d'autres personnes qui ont commis la même faute.
En marmonnant mon désespoir, un homme me demande si je suis français ...en français !?
Ah mon sauveur !
C'est une petite famille du bled, qui comme moi n'a pas acheter son ticket avant, pensant pouvoir l'acheter à bord du bus. Il m'aide à en acheter un et me prend pour ainsi dire sous son aile protectrice.
Nous ne nous quitterons pas pendant un long moment.
A chaque chose malheur est bon, je suis tombé sur le gars qui parle français.
Dans le bus qui nous emmène vers notre bonheur, nous discutons beaucoup côte à côte.
Il a fait ses études en France il y a 17 ans, pendant un an.
Et là je lui dis que son niveau de français est incroyable pour une si longue période sans pratiquer. Vraiment on peut très bien parler, tout en français, honte à moi de n'avoir pas un aussi bon niveau de japonais (même si j'ai souvent droit à des "Nihongo jôzu dane !" tu parles bien japonais ! Ah ça pour la flatterie ils sont bons ces japonais, mais moi je sais bien que je suis une bille !)
Makoto, c'est son prénom, est maintenant instituteur à Hamamatsu. Il a une gentille femme et 3 enfants. Nous étions tous ensemble ce jour-là pour aller au matsuri, la preuve ...

Hamamatsu familly

Ah on est beau, y'a pas photo ! enfin si justement. Dans nos costumes du matsuri, enfilés juste pour la photo.

En plus de faire une super rencontre, heureusement qu'ils étaient là pour me guider car après la descente du bus il fallait beaucoup marcher pour arriver sur le site.

Golden Trip 2017 413

On marche sur un chemin entre plage et forêt, la plus longue plage du Japon m'a-t-il dit. Ici viennent pondre les tortues marines chaque année. Whaoo ça alors, je ne savais pas qu'il y avait cela par ici. En plus l'un de ses meilleurs amis, qui tient un commerce juste à côté de la plage et un ardent défenseur des tortues et de la préservation de ce lieu de ponte. Il m'invitera chez lui un peu plus tard.
J'avais l'impression d'être vers une plage de la côte landaise, chez moi quoi !

Vous n'allez pas me croire mais depuis le matin le temps était couvert sur Hamamatsu. Lorque nous sommes arrivés sur le site du matsuri, le soleil est apparu. Génial ! Et quand j'en suis reparti des nuages sont revenus et tout s'est à nouveau couvert !?? alors là je n'en revenais pas de ce coup de bol. Il n'y a pas que le kami des densha voyez-vous, celui des matsuri est puissant aussi. Vous le voyez sur les premieères images, il n'y a pas de soleil.

Pour l'instant allons voir ce matsuri de cerf-volants avec le soleil qui sort ..

Parce que je sais que je ne suis pas de très bonne compagnie lorsque je fais des images, que je cours d'un côté, de l'autre, que l'on me perd, j'ai préféré donner une heure de rendez-vous après une heure de visite libre, c'était mieux.
Et j'ai commencer à aller 'au contact'. Makoto m'avait mis en garde car les équipes qui font voler leur cerf-volant ont des actions très brusques, c'est sportif, voire même violent. Autant pour eux que pour moi, il ne faut pas être trop près d'eux car contrôler ces engins est difficile, et ils peuvent tomber n'importe quand, n'importe où !
Loin d'avoir peur, j'étais au contraire galvanisé par cela. Et j'avais encore plus envie d'être au contact. Mon côté rebelle français est décidément le plus fort. Mais promis je ferai très attention. Je me suis bien gardé de lui dire que j'allais me placer au plus proche pour faire les meilleures images possibles. Il l'a compris un peu tard en découvrant mes images par la suite, tout en me disant qu'elles étaient incroyables.
Maintenant à vous de les découvrir.

J'ai très vite compris en effet que cette activité festive était aussi très sportive. Il faut être plusieurs à tenir la corde qui relie le cerf-volant. Il faut tirer presque en permanence dessus pour que l'engin reste en l'air, ne retombe pas et prenne de la hauteur. Souvent un homme ne suffit pas, ils sont plusieurs à tirer sur la corde en même temps. C'est très beau à voir.

Le terrain où chaque équipe fait voler son cerf est très vaste. Si on se place à la limite du vent on ne risque rien.

Par contre si on s'avance sur le terrain, on se retrouve au milieu de toutes les équipes et le risque de voir un cerf-volant tomber est plus grand. J'ai vu et entendu le bruit lorsqu'un s'affale sur le sol, et en effet mieux vaut être très vigilant car c'est impressionnant.

Les jeunes hommes s'amusent beaucoup, c'est un peu à celui qui montrera sa force aux autres. Souvent un seul essaye de maîtriser le cerf-volant. Avec des gants, c'est préférable pour ne pas se brûler la peau des mains, appuyé sur la corde, il tire de grands coups pour maintenir sa 'bête' en vol. Si le cerf-volant décroche, tous accourent et tirent tous ensemble pour tenter de le faire remonter. C'est là qu'il ne vaut mieux pas être trop près d'eux car ils ne contrôlent plus là où le vent les porte. Ils se déportent d'un coup et peuvent autant tomber tous ensemble déséquilibrés, qu'à cause de vous !

Regardez la taille du dévidoir de corde, impressionnant ...

Ces cerf-volants sont fabriqués artisanalement 'maison', par chaque équipe selon une méthode ancestrale, avec une structure en bambou et du papier qui est peint avec la marque de son clan. De la ficelle tient le tout et une très longue corde lui permet de s'élever le plus haut possible.