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Densha Otaku 365 
20 juillet 2014

Dites 三十三 !

三十三間堂へようこそ!

Bienvenue au temple Sanjûsangen-dô!

C'est plutôt rare que je vous emmène dans un haut lieu du tourisme, mais surtout un monument historique fabuleux.

Pourquoi je viens là? (alors que j'y suis déjà venu pour mon tout premier voyage en 2003)
C'est parce que j'ai lu le manga 'L'âme du Kyudo' de Hirata l'an dernier. Carrément passionnant. On croit au début que c'est une histoire, mais c'est surtout l'Histoire, la vraie. Et là tout prend vie différemment. Depuis lors je m'étais bien juré d'y retourner pour vivre' cette histoire.

IMG_7385

M'y voilà.
Je passe les hordes de touristes de tous pays qui s'ammassent à l'entrée.
De toute façon, je ne suis pas la route tracée qui vous mène vers l'intérieur du temple.
Je veux 'la' trouver!
'la' c'est la flèche.
Il y a une flèche qui est plantée dans une poutre de la longue galerie extérieure est.
Elle y est depuis des siècles.
Depuis qu'un jour de l'an 1606 un jeune samourai nommé Asaoka Heibei décida de prouver sa force et sa bravoure en se postant tout au bout (au sud) de cette galerie est pour y décocher une flèche dans le but de lui faire parcourir toute la longueur des 118,22 mètres.
A un rythme régulier, il réussit à envoyer 51 flèches à l'autre bout de la galerie de la plus longue construction en bois du monde (à l'époque et encore aujourd'hui).

Toshi-ya_00

Le Tôshi-ya était né.
C'est à dire une compétition entre les meilleurs archers du Japon médiéval.
A même époque, en France c'est la Renaissance, François Ier a déjà construit la Château de Chambord et bientôt ce sera Louis XIV qui décidera celle de Versailles.
Au Japon, les guerres n'en finissent plus entre les différents fiefs. Les shoguns s'affrontent.
Mais une nouvelle façon de s'affronter va naître avec le tôshiya, sans violence, avec la force mentale et physique pour valeurs.
De nombreux fiefs enverront leurs meilleurs archers pour dépasser le record, qui augmente toujours plus à chaque homme.
Les 51 flèches du pionnier Asaoka Heibei vont vite paraître dérisoire tant les chiffres vont se multiplier. 100, puis 500, puis les 1000 flèches seront envoyées en toute une journée.

DSCN9302

Regardez comme il é bô votre serviteur samourai-densh'ô 365!
C'est un couple de japonais qui m'a proposé de me prendre en photo en retour de ma proposition. J'ai alors pris cette pose 'tôshiya'.

Le record du tôshiya est à ce jour de 8133 flèches envoyées à l'autre bout de la galerie sur un total de 13053 flèches décochées en 24 heures. C'était le 26 avril 1686.
Impressionnant!
Le manga 'L'âme du kyudo' vous explique tout cela. C'est passionnant.

Au Sanjûsangen-dô, alors qu'il y a tant de monde qui grouille à l'intérieur, dehors vous êtes très tranquille. Tant mieux car c'est là que je voulais être.

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A la fin du manga, on vous explique qu'aujourd'hui le 'kyudô' la voie de l'arc est pratiqué au Sanjûsangen-dô, le 1er janvier, c'est là qu'on décoche la première flèche de l'année.
Puis on vous dit que le temple porte encore les stigmates du tôshiya et des centaines de participants s'étant succédés au XVIème siècle.
Il y a surtout une flèche, 'la' flèche!, qui reste planté encore intacte, dans une poutre en bois de la fameuse galerie est.
Nous y revenons. M'y voici.
J'ai cherché les indices, sans m'aider de quoi que ce soit lorsque j'y suis arrivé, avec simplement mes souvenirs de lecture.

J'ai tourné autour du temple, il est long quand même.

J'ai commencé par scruter les poutres et piliers, qui sont en effet protégés de plaques métalliques pour que les flèches ne les abîment pas. Des plaques très anciennes. On voit bien le poids des ans, des siècles.

Puis j'ai trouvé un détail très 'tôshiya', certaines poutres sont, comment dire, complètement mangées.
Elles sont d'époque, et ont été 'piquées' des milliers de fois par des flèches d'archers à tel point qu'elles ont réduit à la limite de rompre!!
Impressionnant ...

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En découvrant cela j'ai réellement eu une forte émotion.
Je vivais l'Histoire du Japon.
Je me sentais connecté au XVIème siècle et à tous ces archers venus ici pour se mesurer, aux autres ainsi qu'à eux-même.
Ce n'était pas qu'une simple histoire de manga. Et ça me faisait tout drôle de vérifier ses preuves tangibles.

Si vous regardez bien vous pouvez même voir des morceaux en fer de pointes de flèches.
Les preuves matérielles étaient dès lors irréfutables ... 

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Puis à force de scruter chaque poutre, je finis par l'apercevoir enfin 'la' flèche!
C'était donc vrai tout cela. Si j'en doutais encore ...
En effet elle était là, plantée dans une poutre, dans un interstice entre deux plaques de métal qu'elle avait trouvée.

Formidable ...

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Voilà.
Je suis venu jusqu'ici pour voir ça. C'est tout. Je peux rentrer à la maison.
Enfin avant je vais me refaire quelques trains et puis je rentrerai le coeur léger.

Je ne suis pas parti si vite, je suis resté comme un bêta près de 'ma' flèche pendant un moment de quiétude.
Puis je suis quand même rentré dans le Sanjûsangen-dô pour dire bonjour aux 1001 déesses bouddhistes.
Mais tout cela c'est une autre histoire que je ne vous conterais pas aujourd'hui.
J'avais même acheté des cartes pour envoyer à mes fidèles lecteurs (qui se reconnaissent illico) mais que je n'ai jamais pris la peine d'envoyer. Pas bien, je sais, un blâme pour moi. (si vous en voulez une, demandez, j'envoie)

 

Commentaires
E
Excellent, j'ignorais totalement ce pan de l'histoire du Sanjûsangen-dô. Pour moi, c'était "juste" les 1001 Kannon !
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