Kyôtarô Nishimura 


Aujourd’hui une note un peu spéciale puisque je vais vous parler de l’auteur de romans policiers Kyôtarô Nishimura, ou plus exactement des deux œuvres que j’ai découvertes durant ce voyage.

La première, je l’avais déjà évoqué au début de mon récit. Il s’agit du roman « Les dunes de Tottori » dont le titre original est plus parlant : Le train du mystère a disparu.

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Nous sommes dans les années 80. La compagnie nationale des chemins de fer japonais connait un déficit sans précédent malgré le succès du Shinkansen. Pour redorer son blason et tenter d’éponger une partie de ses dettes, elle lance un nouveau concept de trains spéciaux, les trains du mystère. Chaque samedi soir, les participants embarquent dans un train de nuit pour une destination inconnue et sont de retour le lundi matin. De nombreuses attractions sont prévues durant le voyage, comme des visites de dépôts ou de musées, ou bien la découverte de lieux touristiques. Et ça marche, il y a 20 fois plus de demandes que de places offertes, malgré un billet plutôt cher.

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Mais voilà, le train du mystère du 8 août qui était attendu à Tottori (célèbre pour ses dunes) le lendemain après-midi n’est jamais arrivé à destination. Et alors que les employés de la compagnie se perdent en conjectures, une demande de rançon de 1 milliard de yen parvient au siège de la compagnie. Il s’agit donc d’une action criminelle : on a kidnappé un train avec tous ses passagers !!!

J’arrête là le résumé (ne vous inquiétez pas, j’en ai pas révélé plus que la quatrième de couverture) mais je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman qui m’a tenu en haleine les 3 premiers jours de mon voyage (et encore, je me suis retenu !).


La deuxième œuvre de Kyôtarô Nishimura, je l’ai découverte par hasard dans ma chambre d’hôtel à Hamamatsu. Je zappais quand je suis tombé sur la bande annonce du feuilleton à suivre : « Nishimura Kyôtarô travel mystery », avec des images d’autorails blancs « THR » (j’identifierai plus tard la Tenryû Hamanako Railroad).

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Amusé par la coïncidence (ça alors, je lis un livre de cet auteur et une semaine après, je tombe sur un de ses feuilletons) je décide de regarder. Encore plus incroyable, je comprends que ça se passe en partie à Hamamatsu ! A un moment, on voit le commissaire (véritable Navarro nippon) et son adjoint sortir de la gare Shinkansen que je venais à peine de quitter.

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Et malgré mon niveau de japonais proche du néant et les sorties régulières pour aller mettre des sous dans le sèche-linge (oui le Densha et moi faisions notre lessive), j’ai à peu près compris l’histoire. Il faut dire que le rythme n’était pas bien violent, et que la réutilisation à outrance de plusieurs séquences m’a bien aidé.

Le corps d’un homme est retrouvé le long d’une rivière. Il a été poignardé et détail singulier, on trouve à coté de lui les restes d’un diorama ferroviaire calciné. Il s’agit d’un modéliste plutôt connu dans le milieu, mais qui vivait reclus. La maquette est identifiée comme le dépôt de la THR grâce à la journaliste d’une revue spécialisée (c’est marrant, dans « Les dunes de Tottori », il y a aussi une histoire de maquette d’un dépôt que la police cherche à identifier). Là bas, un employé de la compagnie se souvient d’un homme correspondant à la description venu faire des photos. Les policiers ne retrouvent pas les photos mais tombent sur le plan du diorama et détail étrange, le modéliste y a placé une femme en manteau bleu couchée au bord de la rotonde du dépôt. Pourquoi a-t-il ajouté ce détail ? Aurait-il vu un crime ? Pourtant aucun corps n’a été retrouvé à cet endroit…


En exclusivité, la révélation en image :

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Je rigole, c’est malheureusement plus « banal » : un petit ami violent (trop) et le modéliste au mauvais endroit au mauvais moment…

Pour ceux qui serait curieux, voici la page Wikipédia des « travel mystery ». L’épisode que j’ai vu est le dernier de la liste : « Tenryû Hamanako – La rotonde meurtrière partage la vie et la mort » (merci google trad !) .


Oscar m’a dit que Kyôtarô Nishimura était venu France dans les années 80, invité à un festival de romans policiers. Il a été très impressionné par le TGV et a écrit une histoire se passant dedans, malheureusement introuvable en français…