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Densha Otaku 365 
2 mai 2010

Dejima: une ouverture sur le monde

Nagasaki, une ville à la riche histoire.

Une histoire mêlant le Japon à l'occident. Car durant toute la longue période d'isolationnisme du pays, Nagasaki fut la seule ville autorisée à avoir des rapports avec l'occident.
Et quand je dis 'ville' et 'rapports' vous allez découvrir que là aussi tout est très précis et réglementé.

Dès le XVIème siècle la ville s'ouvre aux portugais, puis aux hollandais avec l'îlot-comptoir de Dejima.. Deux forces maritimes de l'époque.
Le développement économique précède la christianisation qu'imposent les occidentaux. 
Toyotomi Hideyoshi, grand unificateur du Japon à coups de guerres, prohiba le christianisme dès sa conquête du Kyûshû en 1587, en proclamant que le Japon était "le pays des kami"!
Les chrétiens japonais furent ensuite pourchassés.
En 1597, les 26 premiers chrétiens sont crucifiés sur la colline de Nishizuka.
Les portugais obligés de circonscrire leurs activités dans l'îlot-comptoir de Dejima sont ensuite chassés, et bientôt remplacés par les protestants hollandais dotés d'une foi plus pragmatique.
Puis le Japon se referme. Deux siècles de fermeture totale.

Sauf à Nagasaki, sauf dans l'îlot-comptoir de Dejima. La seule ouverture sur l'étranger.
Dejima va rester entrouverte au monde. De cette toute petit lucarne va se distiller quelques bribes de modernité issues d'occident.

Japon_2009_145

 L'îlot artificiel de Dejima en forme d'éventail fut créé dans la rade de Nagasaki en 1634 avec les fonds fournis par un groupe de 25 riches négociants pour y héberger les portugais, sentant bien là tout le potentiel de ces activités.
Les portugais chassés (prié d'aller s'intaller à Macao), les hollandais furent invités à prendre la place.

Il y avait 65 bâtiments sur cet îlot, qui abritaient non seulement les bureaux des compagnies de commerces hollandaises, mais également leurs logements et ceux de leurs familles et employés japonais, notamment des interprètes.
Par contre les femmes étaient totalement interdites d'accès à Dejima, sauf les femmes de plaisir!
(Une fois un marchand hollandais était arrivé ici avec sa femme, elle n'a pu débarquer et a dû repartir avec le bateau!)

Les hollandais n'avaient pas le droit de quitter cette base, ce minuscule îlot juste en face de la ville. Sauf par dérogation spéciale des autorités de la ville ou du shogun.

Japon_2009_154

L'îlot, qui n'était réuni à la terre ferme que par un seul pont, le Dejima-bashi, comportait également des jardins et des prés où paissaient boeufs, moutons et cochons.

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C'est pas cette base de Dejima qu'arrivèrent au Japon les livres hollandais qui permirent au japonais d'acquérir quelques rudiments des sciences occidentales (rangaku).
Le Japon lui exportait vers l'Europe des laques et des porcelaines. 

Les hollandais de la 'Dutch East India Company' devaient payer à la ville de Nagasaki une somme annuelle de 55 kan d'argent (environ 200 kg) comme pris annuel de location de l'ile.

A l'époque de Meiji (1868-1912), lors de la réouverture du Japon au monde, l'îlot fut réuni à la terre, n'ayant plus d'utilité. Cependant en 1957, il fut rétabli dans son état d'origine, en tant que monument historique. Et c'est les images que vous voyez sur ces pages aujourd'hui.
Des bâtiments forcément d'un style non japonais, occidentaux, portugais? hollandais?

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