Des églises de Nagasaki
Après une longue période d'isolationnisme forcenée du Japon (sauf l'îlot fermé de Dejima à ...Nagasaki!! j'y reviendrai) l'archipel commence à s'ouvrir en 1859 avec les ports de Hakodate, Yokohama, Nagasaki (totalement), Niigata et Kôbe.
En 1864, deux français, Bernard Petitjean et Louis Théodore Furet, construisent l'église d'Oura (1ère photo ci-dessus) et découvrent que presque tous les habitants du quartier d'Urakami sont chrétiens en secret depuis longtemps. Les autorités de la ville aussi le découvrent. La religion catholique était interdite depuis 1614. Au fil du temps de plus en plus d'habitants avouent leur choix et se confient aux français.
Du coup entre 1869 et 1873, 3600 chrétiens de Nagasaki furent bannis, beaucoup exilés dans de lointains départements de l'archipel (surtout dans le Nihon Kai), et 650 furent morts en martyrs.
Après 1873 la situation s'apaisa et les chrétiens de Nagasaki purent enfin vivre leur culte librement.
Lors de l'exil, plus de 150 chrétiens fuirent à Tsuwano, une petite localité de Shimane sud, pour s'y réfugier.
C'est pour cela que l'on trouve là-bas une charmante petite église édifiée par ces chrétiens, à l'ambiance toute japonaise ...
...avec tatami! Ça donne envie de se (re)convertir et d'aller poser l'hostie sur la langue.
Je reviendrai à Tsuwano lors de mon périple dans le Nihon Kai.
A partir de 1875 débuta la construction de la cathédrale Ste Marie de Nagasaki. Les relations entre les autorités et les catholiques sont dès lors biens meilleures.
La cathédrale Ste Marie fut achevée en 1914.
L'explosion de la bombe atomique en 1945 la dévasta presque totalement.
Plus qu'une pauvre ruine subsista. Le 'ground zéro' n'était qu'à 500 m !
Les ruines de cette cathédrale furent conservées jusqu'en 1958, déplacées dans le parc de la paix, puis tout fut rasé. Alors qu'à Hiroshima la ville conserva son 'dôme' pour mémoire.
En 1959 la reconstruction fut décidée, achevée en 1962 exactement à l'endroit originel, point très important pour les chrétiens de Nagasaki car les ancêtres se sont sacrifiés en nombre pour conquérir ce terrain.